Quand le jardin s’endort doucement à l’approche de l’hiver, l’activité ne s’arrête pas pour autant. Bien au contraire, entre deux tasses de thé et un pull chaud sur le dos, c’est justement la saison idéale pour s’essayer au bouturage de bois sec. Un geste facile, souvent oublié, mais redoutablement efficace pour reproduire vos plantes favorites à l’identique, sans rien dépenser. Et il fonctionne aussi bien sur les rosiers que sur les petits fruits du jardin !
Bouturage d’hiver : pourquoi c’est le bon moment
Entre mi-novembre et fin février, les vivaces entrent en repos végétatif. Cette dormance hivernale, loin d’être un frein, offre une fenêtre précieuse pour bouturer sereinement. L’absence de feuilles facilite le prélèvement, et l’humidité ambiante donne un coup de pouce naturel à l’enracinement.
Un proverbe que me répétait souvent mon grand-père en bottes de caoutchouc me revient en tête : “À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine.” Et ce n’était pas que de la poésie : il bouturait ses groseilliers et son vieux rosier grimpant chaque fin novembre avec une précision militaire… et ça marchait à tous les coups.
Le secret ? Le bois sec, mais bien vivant
Ne vous laissez pas piéger par le terme « bois sec » : ici, il ne s’agit pas de branches mortes, mais de rameaux lignifiés de l’année, sans feuilles, qui portent encore en eux toute la vigueur de la plante. C’est sur ce bois dormant que l’on va miser.
Cette méthode est idéale pour les arbustes rustiques, les rosiers anciens, ou les petits fruitiers comme le cassissier, le framboisier ou la groseille. On peut aussi l’utiliser pour bouturer le forsythia, l’hortensia, le sureau, la clématite ou encore le buddleia. Bref, de quoi refaire un jardin complet sans ouvrir le portefeuille.
Comment faire ses boutures d’hiver pas à pas
La procédure est simple, même pour les débutants :
Prélevez une tige d’environ 20 cm, dans la partie médiane du rameau de l’année.
Faites une taille en biseau propre à la base, pour optimiser la surface d’enracinement.
Enfoncez les boutures à mi-hauteur dans un mélange moitié terreau, moitié sable, qui assurera un bon drainage.
Plantez-les en petits paquets, par type de plante, dans un bac ou directement dans un coin ombragé du jardin, à l’abri du vent.
Pour les petits fruits (comme les framboisiers), vous pouvez les bouturer individuellement en pots.
Il n’est pas nécessaire de couvrir ni de chauffer. L’humidité hivernale fera le travail naturellement. Il faudra simplement un peu de patience.
Et ensuite ? Patience et promesses de printemps
Durant l’hiver, tout semble calme, mais sous terre, la magie opère. Les premières racines apparaissent lentement, puis au printemps, des bourgeons signalent que la bouture a bien pris. À ce stade, vous pourrez les transplanter en godets ou en pépinière, en attendant la mise en pleine terre définitive à l’automne suivant.




